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tament quelque part, ce doit être dans sa chambre à coucher.

— Le cousin Henry occupe-t-il une autre chambre ? » demanda l’avoué.

— Oui, monsieur, la pièce qu’il occupait déjà avant la mort de son oncle.

— C’est la bibliothèque, » répéta M. Apjohn.

— Alors c’est là qu’il doit l’avoir mis.

— Non, il ne l’y a pas mis. D’après son attitude, d’après un ou deux mots qu’il a dits, je suis certain que ce sont d’autres mains qui ont placé le testament là où il est.

— Le vieillard n’allait jamais dans cette pièce. Pendant les perquisitions, Mrs. Griffith m’a donné toute sorte de détails sur les derniers temps de sa vie. Il n’y était pas entré depuis plus d’un mois. Après le départ de la jeune demoiselle, s’il voulait quelque chose, il l’envoyait prendre par Mrs. Griffith.

— Que l’envoyait-il prendre ? » demanda M. Apjohn.

— Il lisait un peu de temps en temps.

— Des sermons ? » suggéra M. Apjohn. « Depuis plusieurs années, quand il ne pouvait aller à l’église, il lisait des sermons. Je voyais les volumes sur la table du salon, quand je lui faisais visite. A-t-on fait une recherche parmi les livres ?

— On a retiré tous les volumes des rayons.

— Les a-t-on tous ouverts ?

— Je ne sais, car je n’y étais pas.

— On aurait dû secouer tous les volumes, dit M. Apjohn.

— Il n’est pas encore trop tard, monsieur, dit le clerc.

— Mais comment faire ? Je n’ai pas le droit d’entrer chez les gens pour faire une perquisition dans leurs meubles.

— Il n’oserait pas vous en empêcher, monsieur. »