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M. Balsam ; voilà ce que M. Balsam devait déclarer au jury en faveur de son client.

Puis, le cousin Henry, se rappelant sa dernière conversation avec le fermier Griffiths, et aussi les affirmations contraires à sa cause que pourraient faire les Cantor, ajouta quelques détails qui étaient à sa connaissance personnelle.

« J’ai vu le vieillard écrire dans sa chambre, dit-il, copier quelque chose que j’ai compris être un testament. J’étais convaincu qu’il prenait de nouvelles dispositions et me déshéritait. — Non, je ne lui ai pas fait de questions. Je trouvais sa conduite cruelle, mais il ne m’aurait servi à rien de parler. — Non, il ne me dit pas ce qu’il faisait ; mais je savais bien qu’il écrivait un autre testament. Je n’ai pas voulu m’abaisser à faire des questions. Quand les Cantor ont dit qu’ils avaient signé un testament comme témoins, je n’ai jamais douté que ce ne fût vrai. Quand vous êtes venu à Llanfeare lire le testament, je croyais qu’on trouverait l’autre. Il doit y être encore, et sans doute on le trouverait, si l’on faisait une recherche attentive. Voilà tout ce que je puis dire à M. Balsam, si cela peut l’intéresser.

— Pourquoi ne me l’avez-vous pas dit à moi auparavant ? » demanda M. Apjohn.

— Je ne pouvais rien assurer. Ce n’était qu’une opinion chez moi. Si, après les affirmations des Cantor, et avec votre croyance à tous à l’existence d’un autre testament, vous ne l’avez pas trouvé, ce n’était pas ce que j’avais à dire qui pouvait vous aider. Ce ne sont, après tout, que de pures suppositions. »

Ces paroles déconcertèrent M. Apjohn et le firent retomber dans ses incertitudes. N’était-il pas possible, après tout, que la conduite et l’attitude qui avaient tant nui au malheureux, dans l’esprit de tout