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monta dans la voiture de louage. Le matin, il avait tiré le testament du livre, bien décidé à le porter à Carmarthen, dans sa poche. Mais au moment où il essaya de l’introduire dans une enveloppe, il changea d’idée et le remit dans le livre. Si odieuse que lui fût devenue la propriété et tout ce qui s’y rapportait, il n’eut pas plus tôt commencé à préparer l’acte par lequel il allait la perdre, qu’il en eut regret. La propriété reprenait tous ses charmes, et il songeait que, une fois le testament livré, tout était perdu pour lui sans retour.

« Je suis heureux de vous voir, monsieur Jones, » dit l’avoué, quand il vit son client entrer dans son cabinet. « Nous devons convenir de certaines choses avant le jour du procès, et il n’y a pas de temps à perdre. Asseyez-vous, monsieur Ricketts, écrivez les demandes et les réponses. M. Jones n’aura qu’à les parafer. »

M. Ricketts était le clerc qui avait été envoyé à Llanfeare. Le cousin Henry resta assis en silence, tandis que M. Ricketts pliait une double marge à sa longue feuille de papier. Encore une nouvelle cause de terreur ! La vue de ces préparatifs le décida presque à ne donner aucune signature.

Les instructions qui devaient être communiquées à M. Balsam étaient très simples ; il n’est pas besoin de les énumérer ici. Son oncle l’avait fait venir à Llanfeare, lui avait dit qu’il serait son héritier, et l’avait informé qu’il avait fait un nouveau testament en sa faveur. Après la mort et les funérailles de son oncle, il avait assisté à la lecture d’un testament d’après lequel il était entré en possession de la propriété. Dans sa pensée et à sa connaissance, ce testament était bien l’expression des dernières volontés de son oncle. Telles étaient les communications qui, d’après l’avis de M. Apjohn, devaient être faites à