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prends que l’on me considère comme un fardeau. »

Les autres jeunes filles entrèrent, et la conversation fut interrompue. Une heure ou deux après, Mrs. Brodrick et Isabel se retrouvèrent seules.

« Bien certainement, je trouve bizarre que vous ne preniez pas l’argent, dit Mrs. Brodrick.

— Pourquoi revenir là-dessus ? Je ne le prendrai pas.

— Et tous ces gens de Carmarthen qui sont si convaincus de vos droits à une fortune bien plus grande encore ! Ne parlons pas de charges ; mais je ne puis comprendre que votre conscience ne vous reproche rien, quand vous voyez votre père obligé de payer tant de choses et si peu en état de le faire. »

Isabel ne voulut pas répéter qu’elle entendait garder sa liberté.

« Vous vous obstinez, continua Mrs. Brodrick, à vouloir faire triompher vos idées sur celles de gens qui ont plus d’expérience et de raison que vous. Quant à M. Owen, vous l’amènerez un jour ou l’autre à chercher ailleurs. Il faut une femme à ce jeune homme, et naturellement il en trouvera une. Toute chance alors sera perdue pour vous. »

C’est ainsi qu’Isabel passait tristement son temps à Hereford.



CHAPITRE XVII

m. cheekey


Le cousin Henry avait un mois pour considérer ce qu’il devait faire, un mois, depuis le jour où il