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table. Je ne chercherai pas le mal, et si je peux vous être utile, ce sera bien volontiers. »

En entendant la porte s’ouvrir et les pas du fermier résonner dans les pièces voisines, le cousin Henry avait résolu de ne pas révéler ce jour-là son secret. C’était encore impossible, après sa manière d’être de la veille. Il ne voulut même pas tourner les yeux vers le livre il resta les yeux fixés sur la grille vide du foyer.

« Qu’y a-t-il, monsieur Jones ? demanda le fermier.

— Mon oncle a fait un testament, dit faiblement le cousin Henry.

— Sans doute, il a fait un testament ; il en a fait plusieurs, — un ou deux de plus qu’il n’aurait dû, à mon sens.

— Il a fait un testament après le dernier.

— Après celui qui était en votre faveur ?

— Oui, après celui-là. Ce que j’ai vu ne me permet pas d’en douter, et j’ai voulu vous le dire.

— C’est tout ?

— J’ai cru devoir vous dire que j’avais cette certitude. Qu’est devenu le testament depuis qu’il a été fait, c’est une autre question. Je crois qu’il doit être dans la maison et qu’il faut faire des recherches. Si l’on croit que ce testament existe, pourquoi ne pas venir faire une perquisition minutieuse ? Je n’y mettrais certes pas empêchement.

— C’est tout ce que vous avez à me dire ?

— J’ai beaucoup pensé à cela, et la bienveillance que vous m’avez montrée me faisait un devoir de tout vous raconter.

— Mais, vous aviez quelque chose à me montrer.

— Oui, c’est vrai. Si vous voulez monter, je vous ferai voir l’endroit où le vieillard a écrit ce dernier testament.