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mais, dans les circonstances présentes, je dois en prendre soin, jusqu’à ce que vous les mettiez en d’autres mains. Telle étant la situation, je considère comme un devoir de faire une démarche auprès de vous au sujet de ces articles. Certainement ils sont calomnieux.

— Ils sont cruels ; je le sais bien, » dit le cousin Henry, avec des larmes dans la voix.

« Des accusations de ce genre sont cruelles, si elles sont fausses.

— Elles sont fausses, odieusement fausses.

— Je n’en doute pas ; aussi suis-je venu vous dire qu’il est de votre devoir de les repousser par les plus énergiques dénégations.

— Dois-je aller témoigner pour moi-même ?

— Oui, c’est tout à fait cela. Vous devez témoigner pour vous-même. Quel autre que vous peut dire le vrai de cette affaire ? Vous comprendrez d’ailleurs, monsieur Jones, que ce que vous devez poursuivre, ce n’est pas la condamnation du journaliste.

— Quoi donc alors ?

— Vous devez vous montrer prêt à répondre à toutes les questions « Me voici, direz-vous. S’il est un point sur lequel vous désiriez que je sois interrogé, dans cette affaire d’héritage et de testament, je suis là pour répondre. » Vous montrerez ainsi que vous n’avez pas peur d’un interrogatoire. »

Mais c’était justement de quoi le cousin Henry avait peur. « Sans doute vous savez ce qu’on dit à Carmarthen ?

— Je le sais par le journal,

— C’est mon devoir de vous montrer les choses telles qu’elles sont. Tout le monde, aussi bien dans la campagne qu’à la ville, exprime l’opinion qu’un acte coupable a été commis.

— Que veulent-ils donc ? Je n’y puis rien si