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vous inviter à venir dans ma modeste demeure, je vous prierais de m’accompagner, car je crains que miss Martin ne soit fort exigeante, et alors je ne saurais que lui dire.

— Mais je pense que vos bontés pour elle doivent vous assurer son obéissance, répondit sir Charles dont le cœur battait à l’idée de revoir celle qu’il adorait.

— Je ne peux pas le savoir, répondit le major avec embarras ; mais, s’il vous est désagréable de m’accompagner, je tâcherai de trouver un moyen de me faire obéir.

— Désagréable ! mais bien au contraire, répondit vivement le baronnet, je serai ravi de revoir… votre chère famille, ajouta-t-il vivement et en rougissant beaucoup. Et, puisque vous me le permettez, je serai prêt à partir demain avec vous. M. Westley se chargera de faire observer les volontés de mon pauvre ami.

— Merci, cher sir Charles, merci de votre complaisance. Ils doivent être un peu inquiets à la maison, non pas certes mon fils ni ma fille ; les chers enfants n’ont jamais pensé à rien de pareil ; mais ma pauvre chère femme, qui avait toujours un peu d’espoir. »

Mistress Barnes, qui désirait retourner dans son pays, consentit à garder son poste jusqu’à ce que miss Martin eût désigné sa remplaçante. On lui laissa la garde des livres, des tableaux et de l’argenterie, dont M. Westley fut chargé de faire l’inventaire, qu’il devait envoyer à Banboo-Cottage Clevelands, Gloucestershire.

Les deux tuteurs se mirent en route de grand matin, dans une vieille voiture qui avait appartenu au père de sir Charles ; tout le temps du voyage, qui dura six heures, ils discutèrent sur ce qu’ils avaient à proposer à leur pupille, et enfin ils décidèrent qu’il fallait qu’elle vînt habiter Combe avec sa famille d’adoption.