Page:Trollope - La Pupille.djvu/90

Cette page a été validée par deux contributeurs.

haiter le bonsoir. Le whist continua comme les autres jours. Les misses Wilkyns s’amusèrent comme elles purent avec les MM. Spencer, et Florence, quoiqu’elle ne dormît pas comme M. Wilkyns, ne trouvait rien à dire, quoique son cœur fût plein, et laissait chuchoter son frère et sa mère sans même les écouter.




CHAPITRE X.


Au bout d’une semaine environ, chacun avait pris ses habitudes ; mais, malgré la bonne réception qu’ils avaient trouvée à Combe, les parents de M. Thorpe attendaient avec impatience le moment de rentrer chez eux. Toutes ces personnes, qui ne devaient plus se rencontrer, n’avaient pas d’estime et encore moins d’amitié les unes pour les autres. M. Spencer s’ennuyait à la mort, et ses deux fils l’imitaient ; les trois Galloises, qui n’éprouvaient de sympathie que pour Sophie, la trouvaient monotone, et les Heathcote regrettaient leur vie simple de Bamboo-Cottage.

Personne n’avait deviné les sentiments de sir Charles pour Florence ; mais M. Thorpe savait gré à son ami de ses soins complaisants pour les deux enfants de sa sœur Marie. Algernon, tout préoccupé de la magnifique bibliothèque, ne pensait guère à Florence, et jamais M. Heathcote n’aurait supposé que sa charmante fille avait pu inspirer une violente passion au jeune baronnet.

Trois personnes seules virent expirer avec peine le quinzième jour du voyage : c’étaient Florence, Algernon