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retour jusqu’à ce jour, lui raconta les regrets amers et la mort du malheureux vieillard qui lui avait pardonné à sa dernière heure, et n’oublia pas dans son récit les soins et le dévouement dont sir Charles avait toujours entouré M. Thorpe.

Une conversation amicale s’établit alors entre M. Thorpe et mistress Barnes, et, si le voyageur n’avait pas eu déjà une profonde affection pour les Heathcote, les éloges sincères que la femme de charge lui en fit pendant les deux heures qu’il daigna causer avec elle eussent suffi pour les lui faire estimer et aimer comme ils le méritaient.




CHAPITRE XXXVI.


Le lendemain matin, non-seulement tous les habitants de Thorpe-Combe, mais aussi ceux des environs, connaissaient l’enlèvement de Sophie par M. Brandenberry dans une chaise de poste à quatre chevaux.

Tous les invités de M. Thorpe en causaient très-gravement, excepté Algernon, qui ne pouvait s’empêcher de plaisanter même sur un sujet aussi sérieux et concernant une personne qui touchait de si près à toutes les personnes présentes et au maître de la maison.

Cette légèreté choquait tout le monde, et chacun s’exprimait là-dessus à sa façon.

Les miss Wilkins paraissaient surprises, le major grondait son fils, mistress Heathcote souffrait visiblement, Florence secouait tristement la tête, et sir Charles s’employait à atténuer les folies de son jeune ami.