Y avait-il des raisons suffisantes pour la déterminer à fuir de la sorte ? »
La vieille femme de charge aurait évidemment appris en ce moment ce qui était encore un secret pour les domestiques, sans la présence de miss Roberts, devant laquelle sir Charles ne voulut rien laisser dire ; mistress Barnes reçut donc une réponse évasive, qui ne put rien lui laisser deviner, ni la mettre en aucune façon sur la voie.
Quant à miss Roberts, après avoir constaté que Sophie avait échangé ses souliers de satin contre de grosses bottines, elle se résuma ainsi :
« Puisque miss Martin Thorpe est sortie, c’est pour aller chez ses amis intimes, les Brandenberry, à Broad-Grange.
— Alors rassurons-nous, elle ne court aucun danger, répondit sir Charles.
— Dois-je aller rejoindre ma maîtresse ? demanda miss Roberts.
— Il vaut mieux attendre ses ordres, » répondit le major en congédiant les deux servantes qui rentrèrent dans la salle où étaient les autres domestiques, et où bientôt chacun analysa l’étrange disparition de l’héritière.
Au plus fort de la conversation, le domestique de M. Jenkins entra dans la salle et remit à mistress Barnes un papier sur lequel était tracé d’une main habilement déguisée :
« Je prie mistress Barnes de venir me joindre à l’instant.
« Par exemple, s’il n’est pas malade, que peut-il me vouloir ? s’écria mistress Barnes ; enfin ce sera une oc-