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M. Thorpe, qui se prépara à rentrer chez lui, tout en priant mistress Heathcote de se considérer comme chez elle tant qu’elle voudrait rester à Thorpe-Combe, et de vouloir bien faire les honneurs du château aux hôtes qu’il y avait réunis.

Puis il se retira dans son appartement pour fumer et boire tranquillement son café, laissant ainsi la société discuter sur les événements de la soirée.

Les Heathcote et sir Charles, quoique très-désireux de se communiquer leurs observations, se contentèrent de faire quelques remarques insignifiantes, car ils n’avaient jamais sympathisé avec les Wilkins, qui de leur côté ne les aimaient guère, et attendaient impatiemment l’heure où ils se séparaient d’ordinaire, pour causer tout à leur aise.

Cependant à neuf heures les miss Wilkins ne se sentirent plus le courage de se contenir ; aussi, prenant un air langoureux, miss Elfreda murmura :

« J’espère que vous m’excuserez si je me retire, mais j’ai un mal de tête qui me fait trop souffrir, pour ne pas m’empêcher de parler.

— Je ne me sens pas bien non plus, reprit Elfreda, en passant sa main sur sa poitrine et en soupirant douloureusement.

— Mais il me semble qu’il est temps de nous aller tous coucher, » insinua la jolie miss Winifred, d’une voix affaiblie.

Les Heathcote ne mirent aucun obstacle à leur départ, et, quand ils se retrouvèrent seuls avec sir Charles, ils commencèrent à s’entretenir des événements extraordinaires de la journée.

« Ne pensez-vous pas, maman, que je devrais aller voir ma cousine Sophie ? Elle doit être si malheureuse ! murmura tout à coup Florence.

— Vous avez raison, ma fille chérie ; j’irais bien