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non, car le baronnet est aussi d’une société charmante pour un jeune homme ; il chasse à courre et monte à cheval à merveille. Enfin, c’est un homme incomparable. »

Cette présentation élogieuse valut à sir Charles un salut affectueux de mistress Heathcote, un salut militaire du major, un long regard d’admiration des grands yeux bleus d’Algernon, et enfin un air d’approbation et un regard fixe de Sophie. Après avoir tenu ses yeux sur Charles pendant assez longtemps, l’orpheline, malgré le froid qu’elle devait ressentir, se retira du cercle et alla se cacher derrière sa tante.

Un instant après la porte s’ouvrit, et M. Spencer parut avec ses deux fils. Il y avait une différence énorme entre cette société et la première arrivée. M. Spencer, qui avait une tournure très-distinguée, ne paraissait pas avoir souffert du froid : son manteau garni de fourrure, et une lampe qu’il avait laissé brûler dans la voiture, jointe à la bonne construction de sa chaise de poste, l’avaient préservé du froid. Les jeunes gens avaient bonne façon et étaient élégamment vêtus ; enfin cette famille avait charmé mistress Barnes, qui n’avait pas quitté son poste d’observation. M. Thorpe éprouva la même sensation que mistress Barnes ; il avait été autrefois un des gentlemen les plus élégants et les plus recherchés, et l’élégance de bon goût de M. Spencer lui rappelait ses beaux jours.

« Il y a bien longtemps que je n’ai eu le plaisir de vous voir, monsieur, dit M. Spencer avec grâce en tendant la main à son beau-frère. Permettez-moi de vous présenter vos neveux. Voici Bentinck, mon fils aîné, et celui-ci est Montagu Manchester, tous deux très-désireux de connaître leur oncle.

— Je suis ravi de vous recevoir tous trois, répondit M. Thorpe en accompagnant ces mots d’un salut qui