franchise votre opinion sur le caractère et le cœur de miss Martin Thorpe. »
Algernon rougit et demeura un instant sans répondre, puis il dit enfin :
« Eh bien ! franchement, monsieur, je ne me crois pas d’âge à pouvoir juger du caractère des autres, ni à en parler aussi librement, et puis je ne vous connais pas depuis assez longtemps pour comprendre le motif que vous ayez de me questionner ainsi.
— Vous avez raison, mon ami, parfaitement raison, dit M. Jenkins avec bonté ; je cesse donc, pour le moment du moins, de vous importuner de mon indiscrétion. »
La conversation roula alors sur différentes choses. M. Jenkins sembla écouter avec attention certaines opinions émises par son jeune ami. Enfin, après avoir parcouru plusieurs ouvrages curieux, il se leva en disant :
« J’ai l’habitude de prendra mon café et de fumer ma pipe seul dans ma chambre. Je vous laisse donc ; mais vous allez, je suppose, rentrer au salon. »
Algernon répondit par une inclination de tête, en disant : « Bonsoir, monsieur. » Quand il se trouva seul, il demanda une nouvelle bougie et demeura dans la bibliothèque, préférant la société des livres à celle de la femme que son trop obligeant ami prétendait lui faire épouser.