passé. Cessez donc cette conversation. Je n’entends pas me marier… je vous le répète, quant à présent du moins.
— Je vous obéis, trop ravissante Sophie, reprit M. Brandenberry, que cette scène de passion jouée avait considérablement fatigué ; mais je vous jure que je vous aimerai toujours de même, jusqu’à ce que vous me le défendiez.
— Adieu, monsieur Brandenberry ; j’espère vous revoir souvent, dit Sophie d’une voix caressante. Rappelez-moi au souvenir de votre chère sœur, et dites-lui mille choses aimables de ma part. »
Richard imprima un baiser passionné sur la main de l’héritière et partit en lui envoyant des regards tendres et profonds. Quand il rejoignit sa sœur, elle lui cria de loin en accourant vers lui :
« Eh bien ?
— Eh bien, que le diable l’emporte, dit Richard avec dépit. Il faudra recommencer mille fois cette scène avant de posséder Thorpe-Combe. Sur mon âme ! si jamais ces terres sont à moi, puissé-je l’y enterrer bien profondément !
— Dieu merci, elle ne vous a pas refusé ?
— Pas absolument. Je suis convaincu qu’elle est décidée à m’épouser, mais pas tout de suite, et ce sont ces préliminaires qui sont terribles. S’il me fallait renouveler pendant un mois la visite de ce matin, je deviendrais mince comme une feuille de papier.
— Un mois, Richard ! Mais deux, dix, vingt mois ne seraient pas trop pour acheter un tel bien-être. Réellement, vous devez plaisanter ?
— Point du tout. Moi qui la déteste tant, jugez du plaisir que ces scènes d’amour passionné peuvent me donner. Enfin, c’est à vous, Marguerite, à lui persuader qu’elle ne peut pas vivre sans vous. Et alors…