mort la maison me reviendra, je ne puis la laisser s’écrouler ; il est de mon devoir de la faire réparer.
— Il n’y a rien à faire faire à la maison, miss Martin Thorpe, répondit le vieillard, et, quant à la quitter, je n’en ai nulle envie, je vous assure. Lorsqu’on a ses habitudes quelque part, on n’aime pas à changer, surtout à mon âge. Cependant, pour les cinq cents guinées que vous m’offriez, je vous en suis aussi reconnaissant que si je les avais acceptées. »
Sophie, qui avait toujours ses réponses préparées à l’avance, ne sut pas néanmoins quoi dire à Arthur Giles ; elle sentait ses regards et ceux de sa femme fixés sur elle, et elle craignait qu’ils ne comprissent les raisons qui l’avaient poussée à dire que la gentille petite construction était prête à tomber en ruines : aussi, prenant le seul parti qui lui restât, sortit-elle au plus vite et sans ajouter une parole à la conversation que nous venons de répéter. Lorsque les deux vieillards furent bien sûrs qu’elle était déjà loin, ils se permirent d’éclater de rire.
« Je ne pense pas qu’elle mette le feu à la maison pour se débarrasser de nous, s’écria la vieille femme en riant.
— Je ne crois pas qu’elle le fasse, Molly ; car elle comprendra que cela ne l’avancerait pas beaucoup, » répondit Arthur Giles sans retenir sa gaieté et en embrassant affectueusement son excellente femme.
Environ une semaine après son échec, miss Martin Thorpe, ayant appris qu’il allait y avoir un grand bal à Hereford, où devait se réunir la plus brillante société des environs, se hâta d’écrire à son tuteur que la maison était préparée et qu’elle était disposée à le recevoir, ainsi que sa femme et ceux des enfants qui devaient venir avec eux. Le major répondit qu’il serait, avec sa femme, Florence et les deux petits garçons, prêt à partir le jour