sitions que jamais il ne pourrait devenir un homme du monde ; je n’avais jamais rencontré un être aussi mal doué !
« Quant à sa sœur, il n’y a rien à en dire ; mais il est à souhaiter qu’elle trouve un métier pour gagner sa vie : car, son père mort, son traitement disparaît avec lui, et sa veuve et ses enfants n’ont plus rien pour subsister.
« Voilà une triste histoire, n’est-ce pas, Barnes ? reprit Sophie, qui s’était arrêtée un instant pour respirer à la suite de cette longue tirade récitée sur différents tons, tous plus étudiés les uns que les autres.
— Oui vraiment, madame, c’est affreux, répondit la femme de charge qui avait écouté avec attention ; je n’aurais jamais cru cette pauvre famille aussi misérable.
— Et cependant cela n’est que trop vrai. Maintenant, Barnes, guidez-moi dans la maison ; je vais d’abord me choisir un appartement, puis je vous désignerai ceux que je destine aux étrangers, et enfin nous chercherons quelque chose pour ces pauvres malheureux. »
La femme de charge guida sa maîtresse à travers les escaliers. Elle la conduisit d’abord à l’ancien appartement de M. Thorpe, que Sophie était censée n’avoir jamais vu ; elle déclara qu’il lui convenait assez et que, s’il y avait des ouvriers aux environs, elle désirait faire repeindre, et poser du papier immédiatement. Puis lançant un sourire furtif au portrait auquel elle devait tant, elle sortit précédée de mistress Barnes, qui, s’arrêtant devant une autre porte, l’ouvrit en disant : « Cette grande chambre est celle qu’occupaient mistress Heathcote et le major, à Noël ; doit-elle être préparée pour eux maintenant ?
— Toutes les chambres du premier étage seront gardées pour les étrangers que je pourrai recevoir, répondit Sophie avec hauteur. Continuez, je vous prie, » reprit-elle plus doucement.