ma nièce Nancy pour femme de chambre ; c’est donc avec grand regret que j’ai vu miss Robert occuper cette place : aussi, ce que je désire le plus vivement, c’est la promesse que vous l’accepterez pour femme de charge quand je vous quitterai, et pendant cette année je m’engage à la mettre au courant du service, le mieux qu’il me sera possible.
— Je ne vois pas de difficultés à cela : si, lors de votre départ, Nancy est en état de vous remplacer, j’accepte ces offres, et jusqu’à ce moment je la prends comme surveillante des autres domestiques, et je désire qu’elle se tienne à la disposition des étrangers que je pourrai recevoir ; je ne parle pas des Heathcote : ils sont assez nombreux pour se servir eux-mêmes.
— Le plus terrible, madame, est de conduire les domestiques étrangers, répondit mistress Barnes ; il est difficile pour la surveillante de s’en faire obéir.
— Tranquillisez-vous, Barnes ; j’ai prévenu mistress Heathcote que je ne voulais pas qu’ils amenassent leurs domestiques : c’est bien assez de les recevoir avec leurs enfants. Maintenant il faut convenir entre nous des changements que je désire faire dans ma manière de vivre. Il me semble, Barnes, que je serais criminelle si, oubliant la médiocrité des Heathcote, je les habituais pendant cette année à une vie de luxe et de plaisir qui leur causerait plus tard de nombreuses déceptions, quoique cependant je ne puisse pas me priver des distractions et du bien-être qui conviennent à une personne dans ma position.
« Vous vous rappelez peut-être ce garçon maladif qui était ici à Noël. Sir Charles Temple, par considération pour moi, l’a emmené avec lui ; c’est aussi une charité, et j’espère que mon noble tuteur n’en sera pas longtemps embarrassé. Il est fort à souhaiter qu’il meure au plus vite : car il avait de si mauvaises dispo-