— Non, non, c’est impossible ! murmura Florence anéantie.
— Grand dieu ! me serais-je trompé à ce point ? s’écria le jeune homme en s’éloignant de Florence qui restait immobile. D’un mot vous m’avez tué. »
Et en disant cela il se laissa tomber sur le gazon avec désespoir.
Après de longues minutes de silence, sir Charles, remarquant que Florence n’avait pas fait attention à lui, revint vers elle et reprit avec une voix altérée :
« En quoi ce bonheur que je rêvais est-il impossible, miss Heathcote ? Voyons, parlez ; qu’y a-t-il d’impossible ?
— Que vous, sir Charles, vous puissiez m’aimer, moi, Florence Heathcote, dit-elle en levant vers lui ses beaux yeux pleins de douces larmes.
— Ah ! Florence, Florence ! que vous m’avez fait de mal ! Ces paroles, qui devaient me rendre le plus heureux des hommes, m’avaient percé le cœur comme une lame de poignard ; » et sir Charles, saisissant sa bien-aimée par un mouvement fébrile, lui imprima sur les lèvres plusieurs baisers brûlants.
Florence était terrifiée ; une pâleur mate couvrit son visage, et sir Charles la reçut dans ses bras au moment où elle allait tomber à la renverse.
« Pardon, pardon, Florence ! s’écria-t-il ; que vous devez m’en vouloir ! Je suis fou, je l’avoue, mais fou de bonheur. Oh ! ma bien-aimée, dites-moi que vous me pardonnez. »
Pendant tout ce temps, Florence restait immobile et pâle comme une morte ; mais peu à peu une teinte rosée reparut sur ses joues, et un sourire enchanteur entr’ouvrit ses lèvres décolorées. Sir Charles prit son bras sans dire un mot ; mais leurs cœurs se parlaient par leurs yeux ; ils reprirent leur prome-