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— Oh ! mon père, dites ce que vous voudrez, mais cela… Ah ! je ne regrette que la bibliothèque.

— Pendant les douze mois de tutelle que votre famille passera chez miss Martin Thorpe, répondit sir Charles, vous aurez le temps de tout lire, ou à peu près.

— Ah ! sir Charles, la pauvre infortunée miss Thorpe est bien soigneuse, et je crains fort qu’elle ne ferme la bibliothèque.

— Quoique très-soigneuse, elle ne fera pas cela, reprit Florence timidement.

— Les enfants auraient un beau parc pour se promener, reprit le major en réfléchissant ; mais aussi quels regrets quand Sophie se mariera et qu’il faudra nous en aller !

— Si nous ne quittons Combes qu’à l’époque du mariage de Sophie, les enfants auront le temps de grandir, répondit Algernon : car, quoique je sois sûr que cette superbe propriété et ces beaux revenus trouveront bien des admirateurs et des aspirants à leur possession, et que miss Martin Thorpe recevra pour cette raison beaucoup de déclarations et de demandes en mariage, je n’en persiste pas moins dans mon opinion, qu’elle ne se mariera pas de sitôt.

— Tant mieux ! car, avec son caractère, il vaut mieux qu’elle ait le temps de choisir son mari, reprit mistress Heathcote avec indulgence. Mais puisque vous êtes réunis, messieurs, décidez, je vous en prie, où votre pupille doit loger.

— Il faut, pour savoir cela définitivement, répondit sir Charles, que nous fassions l’estimation des dépenses, et que nous voyions où est l’économie, et ce qu’elle sera, et enfin que nous consultions notre pupille, ou du moins que nous lui fassions part de nos projets.