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MÉDAILLONS DE POÈTES

C’est que pour vous, ô fleurs la mort toujours suivie
D’un retour à la vie.
N’est pas,
Et qu’éternellement la fleur à l’astre utile,
Renaît par son fertile
Trépas.

L’homme aussi, l’homme aspire à la vie éternelle !
Il n’a point dit à l’aile^
Adieu ;
Et du fardeau du corps cet espoir le console.
Qu’un jour l’ame s’envole
A Dieu.

Quand je ne serai plus, vous qui serez encore,
Revenez à l’aurore
En pleurs,
Revenez éveiller mes cendres endormies,
O petites amies,
O fleurs !

Paysant est reste l’enfant de chœur qui sème les corolles devant le Saint-Sacrement. C’est un Remy Belleau par la grâce et la souplesse des rythmes, mais un Remy Belleau, non plus anacréontique, mais évangélique ou angélique. Il n’est pas la voix éloquente qui prêche et tonne du haut delà chaire ; il n’est pas non plus l’hymne mélodique dont les larges nappes s’épandent dans les orgues sacrées, il est l’humble corbeille de fleurs qui exhale son arôme et son âme devant le tabernacle. Sa prière est un parfum. Son spiritualisme est un parterre.