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Du sauvage mourant tu verras naître l’homme
Enfin ; et tu verras, du front de la cité,
Le mot d’airain : Si vis pacem para bellum,
Par un vent de justice à jamais emporté,

Tandis qu’un autre mot à sa place étincelle,
Qu’on croyait utopie et n’est que vérité :
« Si tu veux assurer la paix universelle,
Un peu moins d’armements, beaucoup plus d’équité. »

Prisonnière longtemps sur les lèvres du sage,
La parole ignorée, ou dédaignée encor,
A pris son libre vol sous forme de message
Vers les quatre horizons ouvrant ses ailes d’or,

Et quand l’Idée éclate, au message commise…
Des flots de la Caspienne aux flots de l’Océan,
Comme au soudain lever de l’Étoile promise,
Tous les bergers — les bons — entonnent le Pæan !

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Étoile, tu luiras demain sur les patries
Qui ne cesseront pas d’exister, mais auront
— Rivales de travaux et non pas de tueries —
Plus d’outils dans la main, moins de casques au front.