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L’ÉTOILE DE LA PAIX

À G. Deberme.



Étoile de la Paix, toi qui sembles éclore
Derrière la colline, et déjà mettre autour
De notre crépuscule une clarté d’aurore,
Et du siècle prochain, toi qui seras le jour ;

Ils avaient à l’envi douté de ta venue,
Les Bismarck monstrueux et les nains Talleyrand,
Mais le juste aussitôt, joyeux, t’a reconnue,
Et le sublime instinct des peuples te comprend.

Les habiles en vain vont crier aux chimères,
Et leurs rires sonner autour des tapis verts,
Palpitantes vers toi tendront toutes les mères,
— Ces fleurs d’humanité — leurs calices ouverts.

De cette vieille Europe à l’âme encor barbare,
Tu sauras dissiper l’héréditaire erreur
Qui croit à la vertu des canons, et prépare
L’hégire de l’Amour par l’ère de terreur.