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LE BANQUET DE L’IDÉAL

À mes collaborateurs de la Revue idéaliste.



Je bois à l’Idéal, le chef de notre troupe,
L’ami sublime et doux qui nous a réunis,
L’échanson radieux qui verse en notre coupe
Le vin des fiers pensers, des rêves infinis !

Et je bois à tous ceux qu’il invite à sa table,
Aux compagnons lointains qui ne sont pas venus,
Mais désirent aussi son froment délectable,
Et nous sont fraternels sans nous être connus,

À ceux dont la pensée est notre commensale,
Et qui d’un haut amour dans l’humble foule ont faim,
Et sans être à cette heure en cette même salle,
Par l’esprit, avec nous, rompent le même pain.

Le mets de l’idéal est leur, autant que nôtre,
Et cet amphitryon, au cœur large et fervent,
Unit dans ses festins l’artisan et l’apôtre,
Et, comme le poète, accueille le savant.