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II

Ô les eaux, les eaux charmeresses !
Elles ont la couleur des cieux,
Et puis, les changeantes caresses
Des tendres yeux humains, des yeux !
Elles sont la splendide robe
Qu’une main jeta sur le globe,
Ou le cadre ornant le tableau ;
Car Dieu, pour bordure à la grève,
Cherchant une teinte de rêve
Inventa ce bleu qui fut l’eau.

Ô les eaux, les eaux créatrices,
Ces mères, malgré leurs récifs,
Merveilleuses institutrices
Des grands hommes aux fronts pensifs !
Combien de poèmes sublimes,
Jaillis du fond de leurs abîmes,
Aux cerveaux humains sont éclos !
Et combien de jeunes Moïses,
Songeant à des Terres Promises,
S’endormirent au bruit des flots !