Page:Trolliet - La Route fraternelle, 1900.djvu/33

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LE LAC DE GÉNÉSARETH

À Madame M.-A. Lanusse.


I


Lac si loin de nos yeux et si près de notre âme,
Le plus aimé, le plus sacré d’entre les lacs,
Vers ta sérénité toute l’angoisse clame
De notre nef plaintive aux chancelants tillacs.

Nous avons respiré l’haleine de tes plages
Dans l’Évangile, car il nous serait moins pur,
S’il n’avait pas baigné ses plus naïves pages
Dans la suavité fraîche de ton azur.

Nous avons reconnu dans sa candeur sereine
Un fraternel reflet de tes candides eaux,
Et dans ses doux versets, la chanson riveraine
Que la brise, en passant, module en tes roseaux.

Jésus trouva l’idée, et tu fis la musique,
Composant tous les deux, sur un rythme touchant,
Toi, pacifique flot, et Lui, cœur pacifique,
L’inoubliable Livre à l’ineffable chant.