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AMOUR ET SOUFFRANCE

À Gabriel Audiat.



Tu souffres : bénis ta détresse.
La douleur en bonté mûrit ;
C’est pour le cœur une richesse,
Une lumière pour l’esprit.

Bénis cette sombre tourmente
Dont tes agrès sont ravagés ;
Ta voile en sera plus clémente
Au sort des autres naufragés.

Et ta nacelle aux flots en proie,
Comprendra mieux le cri d’appel
Que la vague à la rive envoie,
Que la rive renvoie au ciel.

Fraternité de secourance,
C’est toi qui rends les maux moins lourds,
Qui fais des lèvres l’attirance,
Et des yeux tendres le velours !