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Un prêtre a baptisé cet enfant de la terre,
Et fait, selon le rite auguste, un fils du ciel,
Par un peu d’huile sainte et d’onde salutaire,
En disant : « Sois chrétien : je te nomme Emmanuel ! »


II

Emmanuel ! nom sacré que les mères bibliques
Ne prononçaient, dit-on, qu’en courbant les genoux,
Car en langage hébreu ses syllabes mystiques
Signifiaient aux cœurs : Dieu descend parmi nous !

Emmanuel ! nom très pur comme un jour de baptême,
Qui fut psalmodié depuis les temps anciens,
— N’est-ce pas un des noms qu’on donne à Jésus même ?
Dans les pieux versets de tous les paroissiens.

Qu’il te porte bonheur, doux convive au teint rose,
Héros de cette fête et roi de ce festin,
Ange paré comme une idole, fleur éclose
Au sein de ta nourrice en un nid de satin.

Pour ton âme de lys et ton corps de colombe,
Qu’il soit un talisman suave et précieux,
Afin que loin du mal, du berceau vers la tombe,
Tu marches toujours droit, sur la route des cieux.