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LA FÊTE D’UN AMI

traduit de tibulle (Élégies, II, 2.)


Au poète André Bellessort.



Voici du jour natal le cher anniversaire.
Portons nos offrandes aux dieux ;
Et vous tous, observant le rite nécessaire,
Gardez un silence pieux.

Pieusement, brûlons au foyer des dieux lares
Le propitiatoire encens,
Et sur les saints trépieds, brûlons les parfums rares
De l’Arabe aux yeux languissants.

Que Génius, lui qui veille à ta destinée,
De ces honneurs prenne sa part ;
Qu’il ait de roses fleurs la tête couronnée
Et le front parfumé de nard.

Offrons-lui le gâteau fait avec l’huile sainte,
Le miel et le froment divin ;
Dans sa coupe versons, non la stérile absinthe,
Mais le vin généreux, le vin.