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LE PANACHE[1]

À Edmond Rostand.



Poète, sois heureux : car c’est ton vieux collège
Qui voulut envahir la Porte Saint-Martin,
Et près de toi, par toi, goûte le privilège
De s’asseoir en famille à ton royal festin.

Poète, sois joyeux : car, fervent d’allégresse,
Tout un peuple d’amis se presse avidement
Vers la coupe enchantée où tu verras l’ivresse
De ton vin généreux au clair pétillement.

Poète, sois béni : car le ciel était sombre,
Et, né dans la splendeur, finissait dans le deuil ;
Mais ton œuvre apparut, et fit du jour dans l’ombre,
Astre de son couchant ou fleur de son cercueil ;

  1. Poésie dite le 3 mars 1898, sur le théâtre de la Porte-Saint-Martin, à la matinée accordée par l’auteur de Cyrano de Bergerac à ses anciens et jeunes camarades du collège Stanislas.