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LA FOUTROMANIE

Toujours pendus aux cons de leurs déesses,
Dans leurs vagins épuisent leurs tendresses,
Au pur hasard remettent les destins,
Ne songeant guère au bonheur des humains.
Or ça foutons, puisqu’aux tendres ivresses
Les dieux prudents donnent un libre cours,
Puisqu’entraînés par de lascifs amours,
Toujours fourrés dans les cons ou les fesses,
À la luxure ils consacrent leurs jours,
Suivons gaîment leurs utiles exemples.
La volupté nous offre mille temples ;
N’en sortons plus, varions nos plaisirs ;
Du con au cul, des tétons aux aisselles,
Errons sans lois, promenons nos désirs,
Rendons heureux cent objets infidèles,
Et gardons-nous de coupables loisirs.
Le Temps volage et l’Amour ont des ailes :
En jouissant, on les fixe tous deux ;
On rit du sort, on maîtrise les dieux,
On est orné de palmes immortelles,
Lorsque, chassant les soucis ennuyeux,
On sait errer dans les bras de vingt belles !
Tâtons de tout, soyons fouteurs célèbres,
Immergeons-nous dans ce doux océan,
Centre commun, nécessaire élément,
Et, repoussant les nuages funèbres,
Sans différer, jouissons du présent !
Le moment vient où la triste impuissance
Dicte des lois, appesantit le cœur,
Et sur nos sens distille la langueur ;
Où les mortels, enclins à l’indolence,