Page:Trois petits poèmes érotiques - La foutriade, La masturbomanie et La foutromanie, 1828.djvu/98

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
84
TROIS PETITS POÈMES

Grâce à toi seule, ils sont toujours nouveaux.
Des doux amours suivant les nobles traces,
Tu les fixas, tu dévoilas les grâces,
Et, nous montrant d’heureuses nudités,
Tu nous logeas au sein des voluptés.
Pour tes enfants, reproduis tes spectacles,
À tes amis rends de tendres oracles,
Et, réveillant leurs languissants désirs,
Sous mes crayons offre-leur les plaisirs !
Vous, des ribauds, des héros foutromanes,
Et des putains, urnes, cendres et mânes,
Ranimez-vous au doux son de mes vers,
Rajeunissez ce futile univers,
De vos transports échauffez mon génie ;
Par mille fleurs, mille charmes divers,
Donnez du sel à ma Foutromanie,
Et d’un beau sperme abreuvant Uranie,
Enchaînez-la dans nos aimables fers !

Les dieux, jadis, ennuyés, misérables,
Dans leur Olympe existaient sans plaisirs ;
Un feu soudain rallume leurs désirs ;
Leur cœur ressent des flammes agréables,
Pour cent beautés ils poussent des soupirs,
Les cons, les culs leur semblent admirables.
Pendant la nuit et le cours du soleil,
Le vit bandant, ils tiennent leur conseil,
Ne dorment plus, tant l’amour a de charmes !
De nos frayeurs, des humaines alarmes,
De nos erreurs, de notre vil encens,
Sont peu troublés, dédaignent nos présents ;