où la plume aurait dû lui tomber des mains.
Sa description des débauches des cardinaux est
vive et rapide, mais n’approche pas de celle où
le poète forcené lève le voile sur les mystères
amoureux qu’Homère a tracés d’un pinceau si
chaste en célébrant les noces de Jupiter et de
Junon. Doublement émule d’Arétin, et par son
obscénité et par son audace, il parle avec une
impudence sacrilége des deux plus grandes
princesses de l’Europe, aux vertus desquelles
il rend hommage, même en les calomniant,
et dirigeant vers elles son encens empesté du
fond de la fange où il se roule.
» On sent qu’une furie seule a pu inspirer l’écrivain lorsqu’il composait ces vers, dignes du feu, ainsi que lui. Que ne s’en tenait-il aux héroïnes faites pour figurer dans la galerie de ses portraits ? Combien d’anecdotes, d’épisodes, d’historiettes en ce genre auraient pu lui fournir les coulisses et les courtisanes du grand ton, s’il eut voulu en enrichir ses chants. Au contraire, il ne parle que de quelques vieilles impures et ne paraît nullement instruit de l’histoire des filles de Paris, dont il aurait dû se meubler la mémoire, avant que d’entreprendre sa tâche très mal remplie.