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TROIS PETITS POÈMES

sirs, elles apprennent le secret du bonheur ; c’est alors que, d’un doigt gracieux et timide, elles approchent en rougissant du sanctuaire des plaisirs, et goûtent à longs traits les délices dont il les enivre par son léger mouvement.

Là, sur l’albâtre, on voit naître l’ébène,
Et sous l’ébène une rose s’ouvrir ;
Mais, jeune encore, elle s’ouvrait à peine,
Un joli doigt, qu’assouplit le désir,
En l’effeuillant, y cherche le plaisir.

(Parny, Guerre des dieux.)

C’est au plaisir de la pollution que ce sexe doit toutes ses vertus et son bonheur ; sa modestie, sa pudeur, sa sagesse, sont liées à ce plaisir, parce qu’il est plus doux, plus varié que celui que la beauté chercherait dans les bras d’un amant. Combien de nouveaux époux lui doivent la virginité de leurs jeunes épouses ! Cette fleur, que l’hymen se montre si jaloux de cueillir, aurait été souvent fanée par un amant heureux. Combien de maris absents ne lui doivent-ils pas la fidélité de leur ardente et chère moitié ?