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TROIS PETITS POÈMES

D’un coup bien appliqué ce brave a su l’abattre,
Qu’aperçoit-il ? Consec a châtré Vipaillard,
Consec a fait couler le sang de Rudedard.
Il s’en indigne ; il court ; il frappe la bagasse ;
Il casse sa caboche ; il l’étend sur la place,
Et suivi de sa troupe il poursuit ses exploits
Tandis que Roidengin, sous dix infâmes doigts,
Perd avec ses couillons et son sang et sa vie,
En maudissant un sexe où gît la perfidie.
Consale en souriant le regarde expirer.
Alors qu’encor vivant sa main l’ose châtrer.
À cet affreux spectacle en vain on fond sur elle.
Vainement Onzepouce attaque la donzelle.
Elle est inébranlable. Onzepouce irrité
Plus ferme s’est sur elle encor précipité.
C’est alors qu’il lui flanque à l’épine dorsale,
Un coup tel que sur l’herbe il culbute Consale.
Consale se relève, et pâle de fureur
Atteint de son rasoir les fesses du fouteur.
Le sang coule… Onzepouce ! un second coup plus rude
Te dépêches au séjour de la béatitude.
Pissegoutte, frappé par la même putain,
S’envole vers le Styx sans couilles, sans engin.
Consale abat Longvit, et charge Donnedousse
D’aller foutre à Mercure une amoureuse dousse.
Sous son bras furieux Brisemotte et Vigros
Vont habiter les lieux où préside Minos.
Enfin de ce côté, cette femme terrible
De l’autre, Vibandant ce guerrier invincible,
jonchent les prés de sang, de morts et de mourants,
De couilles et de vits et de membres sanglants.