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LA FOUTROMANIE

Ne sauront pas ralentir le beau zèle !
Au créateur tout l’univers fidèle,
Croirait en vain le braver en foutant ;
C’est l’honorer ; tout mortel, en naissant,
Du premier cri rend hommage à son maître,
A l’Eternel, au Dieu qui le fit naître,
Qui le soutient, lui permet de lever
Son front vers lui, de foutre, d’adorer.
Moi, quand je fous, dans ma reconnaissance,
Je bénis fort la céleste puissance,
Qui, me forgeant tout exprès pour le con,
De cent beautés me créa l’étalon ;
En le servant, je suis ma destinée :
Et ces docteurs, dont la voix surannée
Fronde des vits les utiles exploits,
Sont cependant sujets aux mêmes lois.
Le doux plaisir les séduit et les touche.
Epris, friands de baisers sur la bouche,
Ils vont cueillant la rose des amours,
Et finement se tressent d’heureux jours.
Sans hésiter, sans scrupule, sans doute,
Il est de loi que chaque mortel foute,
Qu’il soit exact à peupler l’univers.
Pluton, Minos foutent dans les enfers,
Alternando se passent Proserpine,
Bravent de loin la colère Jupine,
Et, de la couille éprouvant les plaisirs,
Donnent l’essor aux lubriques désirs.
Le moine fout ; le paysan, l’augure,
Également satisfont la nature,
Aiment la chair, brûlent sous le harnois,