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TROIS PETITS POÈMES

Croyaient cueillir une charmante rose,
Et savourer les biens du paradis…
Pour fruits fâcheux de son apothéose,
Son vit gonflé pâtit d’une exostose,
Et va tomber sous d’affreux bistouris.
Nouvel Eson, abhorrant l’impuissance,
Cherchant partout la source de Jouvence,
Du Styx infect il ne trouve que l’eau,
Et tous les cons le hâtent au tombeau.
L’adolescent, de breuvages perfides
Faisant usage, épuise sa vigueur,
Ne bande plus que par les cantharides,
Et dès vingt ans éprouve la langueur.
Jetez les yeux sur ces beautés flétries,
Qui, du plaisir victimes avilies,
De leur visage, à force de carmin,
De bleu, de vert, ont abîmé le teint
Pour réparer des débauches l’injure.
L’art le sert mal, il rend mal la nature.
Peut-on chérir de factices attraits,
Sentir du goût pour des appas défaits,
S’amouracher d’une triste peinture,
Qui pour charmer emprunte de faux traits ?
Les yeux cernés, la figure livide,
Il convient peu d’être paillarde, avide,
Lorsque l’on n’a que des charmes ternis,
D’oser prétendre à de robustes vits.
A son souper une femme m’invite,
Me semble jeune, abondante en tétons :
Je crois tenir le phénix des tendrons.
Jusques au lit l’art soutient son mérite,