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LA FOUTROMANIE

CHANT CINQUIÈME



Si je voulais dépeindre la vérole,
De ses tourments tracer un vrai tableau,
Sans traits chargés, sans futile hyperbole,
De Cupidon déchirant le bandeau,
Jeunes fouteurs, effrayés du tombeau,
Des doux plaisirs abandonnant l’idole,
On vous verrait renoncer aux amours,
Et dans l’ennui couler de tristes jours.
Rassurez-vous : que l’espoir vous console ;
Il est encor d’adorables objets,
Solides, sains, retenus et discrets,
Qui, du virus ignorant les ravages,
En tous les temps méritent vos hommages.
Adorateurs de leurs divins attraits,
Courez jouir, sur de tendres rivages,
Du sentiment éprouver les effets
Et du retour recueillir les bienfaits.
L’esprit en paix, le corps sain et robuste,
Le cœur frappé des appas d’un beau buste,
Qu’il est flatteur de posséder le con,
Les charmes neufs d’une jeune tendron
Qu’on a séduite, et qui, loin de sa mère.
Reçoit d’amour une leçon première !