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LA FOUTROMANIE

Des bords fatals de la chaude Italie,
Des cons latins ne me parlez jamais.
Lieux empestés, séjour de perfidie,
De vos dangers j’éprouvai tous les traits.
Le vit bandant, la bourse bien garnie,
J’étais venu parcourir vos guérets ;
Sans deux écus, et la couille pourrie,
Je suis sorti de vos adroits filets.
Serrant le cul, en passant à Florence,
J’avais fraudé les taxes du pays :
Ingrat dans Rome à plus d’une éminence,
J’avais bravé les Priapes bénis
Et méprisé la facile assistance
De ces vieux cons, aux étrangers permis,
Qu’à trois ou quatre on fout par convenance.
Naples restait[1] : ce fut là mon écueil :
J’y fus pincé par un con de princesse.
Elle était belle, et du premier coup d’œil
Dans tout mon corps elle porta l’ivresse,
Le feu brûlant qu’on appelle tendresse.
Je l’adorais, elle s’en prévalut,
Mit à profit mon extrême faiblesse,
Tira de moi tout ce qu’elle voulut,
Prit mon argent, me donna la vérole ;
Mais d’un tel coin, si complet, si cossu,
Que dans trois mois la vaine casserole
Ne put me rendre un embonpoint perdu.
Mal circoncis par la pierre infernale,
On eut recours au tranchant bistouri,

  1. Le proverbe italien dit ; Veder Napoli, poi morir.