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TROIS PETITS POÈMES

Des inspecteurs bravant les yeux d’aspic,
Avec ardeur utiles au public,
Dans vos sérails vous sûtes rassembler
Le militaire, et la robe, et l’église,
L’épais bourgeois, le hautain financier,
Avec honneur vous fîtes le métier.
C’est de notre âge une des sept merveilles,
Que ces réduits où l’on peut, sans façons,
En un instant, se procurer des cons,
Pour peu d’argent, sans bayer aux corneilles
Sans soupirer, sans craindre les rigueurs
De ces beautés qui n’en veulent qu’aux cœurs !
Las, ennuyé d’avoir perdu mes veilles,
A des écrits ingrats et rebutants,
D’avoir ouï rabattre mes oreilles,
De cent propos tristes ou médisants.
Que faire, hélas ! en grande compagnie ?
Entendre encor gronder la calomnie ;
Voir une prude étendre ses filets,
Me rabâcher les sentiments parfaits
Et me conter la sotte litanie
Des froids amours, des plaisirs du Marais !
Dans les panneaux des paillardes dévotes,
Bien sot qui va secouer ses culottes !
Moi, je prétends m’amuser sans languir,
Et sans ennui me livrer au plaisir.
J’entre à mon aise à l’école publique,
Où le talent de foutre est en pratique,
Où, sans prélude, on peut soudain jouir.
Trente putains, de cette république
Forment l’ensemble, et d’un air de gaîté,