CHANT QUATRIÈME
De l’Opéra j’ai chanté les prêtresses,
Les déités, les Vénus de Paris,
Ces doux objets, dont les badauds épris
Vont chèrement acheter les tendresses,
Aux plus vils cons mettant le plus haut prix.
J’ai célébré mesdames les duchesses,
De leurs amours les grossiers appétits,
Leurs grands talents, leurs prudentes largesses,
Et de tous temps leur goût pour les gros vits.
Ami lecteur, il faut changer la scène,
Dans les bordels transporter mes tréteaux,
Te crayonner les lubriques tableaux
Des bords heureux où serpente la Seine,
Des verts fouteurs les assidus travaux,
Les doux exploits de plus d’une sirène,
Qui dans ses bras épuisa maints ribauds.
Pâris, Carlier, maquerelles insignes,
Vous, Bokingston, Montigny, d’Héricourt,
Gourdan célèbre, où les gens les plus dignes
Vont déposer le rang, le manteau court,
Et sans contrainte immoler à l’amour,
Vous méritez qu’on vous immortalise.
Des préjugés méprisant la sottise,