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LA FOUTROMANIE

Endoctriner la femme d’un bourgeois,
D’un gros banquier, de quelque homme de lois,
Sur le toupet d’un cocu débonnaire,
Accumuler un magasin de bois,
A sa moitié démontrer la manière
De foutre sec, de jouir de ses droits.
Eh ! voilà comme il faut passer sa vie,
Faisant sans choix du bien à son prochain,
De ses voisins caressant la folie,
De la beauté satisfaisant l’envie,
A ses désirs se montrant fort humain !
Ainsi soit-il : car braver les caprices
D’un sexe ardent, lui montrer des froideurs,
Lui refuser de longs et lourds services,
C’est encourir de fâcheuses humeurs.
Que faire alors ? où porter ses hommages ?
Faut-il, longeant de putrides rivages,
Trahir les gens, assassiner les culs,
Malgré l’odeur, fourgonner les anus ?
Cas erronés ! péchés contre nature !
Coups de Sodome ! excès de la luxure !
Qui, tôt ou tard engendrent le virus,
Et de l’enfer provoquent la brûlure
Sur les destins des fouteurs, des foutus.
Et puis voyez la chétive figure
Que font ici les bougres reconnus !
On les persiffle, on les fuit, on les chasse.
Les plaindra-t-on dans leur juste disgrâce,
Quand Beaufremont, au scandale des cons,
D’un roi puissant méprisant les leçons,
Ose, à Versaille, en pleine galerie,