Page:Trois petits poèmes érotiques - La foutriade, La masturbomanie et La foutromanie, 1828.djvu/122

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
108
TROIS PETITS POÈMES

Tu charmeras quelque brave duchesse ;
Femme de cour, prêtresse de bon ton ;
Tu fileras le parfait avec elle,
Pendant une heure, et bientôt la dondon
Te livrera sa chaude citadelle.
Mais que ton vit, pour attaquer la belle,
Soit bien monté : car la dame en son con
N’admit jamais que des vits à la Suisse,
De gros calibre, et foutant sans raison.
Que l’az’ la foute, et que Dieu la bénisse !
Elle fait fi des Priapes de cour,
Des vits communs elle se bat la cuisse,
Ne craint rien tant, après la chaude-pisse,
Que le contact ou l’aspect d’un vit court.
Surtout prends garde, en bricolant la dame,
De n’aller pas la rater un beau jour :
C’en serait fait de ton corps, de ton âme ;
La gaupe entend qu’on partage sa flamme,
Que l’on réponde à son ardent amour,
Que l’on décharge alors qu’elle se pâme,
Que l’on travaille ensemble et tour à tour.
Ami, crois-moi, cette vaillante école
Vaut bien autant que les champs d’un bordel.
Tu peux y ceindre un laurier immortel,
Y mériter, y gagner la vérole.
Ah ! qu’il est beau de gâter sa santé,
De se pourrir en bonne compagnie,
Mulet servant d’une noble Émilie,
De fêtoyer un con de qualité !
On peut de là, d’une course légère,
Faire la cour à quelque financière,