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LA FOUTROMANIE

Me paraissait un destin équivoque.
Las, ennuyé de former des souhaits,
Du tendre amour d’attendre les bienfaits,
J’abandonnai ma trop lente princesse,
Et fus au con d’une prompte drôlesse,
Des cons d’État oublier les hauteurs,
Me délasser d’insipides rigueurs,
Donner de l’air à ma couille brûlante,
Ingurgiter mon vit dans cette fente
Dont Jupiter, les bergers et les rois
Sont tous forcés de recevoir les lois.
Voilà le but de tout bon foutromane ;
La pique en l’air, s’acheminer au fait,
Des biens réels se procurer l’effet.
Du plaisir seul le vrai bonheur émane :
Le différer, c’est être son bourreau,
C’est mal user de l’âge le plus beau.
Jeune homme, fuis, dans ta course sublime,
D’être jamais coupable d’un tel crime.
De tes délais veux-tu bien te guérir ?
Voyage en France, apprends l’art de jouir ;
Vois eu amour comme chacun s’escrime,
Comme on y suit la route du plaisir !
Si l’Opéra ni les deux Comédies
Ne t’offrent rien qui flatte ton désir,
Tu trouveras mille et mille Uranies,
A tout mortel accordant des secours,
Et présentant de faciles amours.
Veux-tu jouir avec délicatesse,
A la débauche allier la tendresse ?
Vole à Marly, le beau jour d’un salon ;