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TROIS PETITS POÈMES

Il a versé la liqueur la plus pure,
Du jeune con arrosé les parois.
De son bonheur plus épris que cent rois,
Content, joyeux de sa belle capture,
De son début dans l’art de la luxure,
D’avoir fêté des appas aussi frais,
Il se croit franc de tous cuisants effets,
Le con d’Alain était l’unique idole.
Jeune, paillard, libertin, vigoureux,
Au fond du cœur il se foutait des dieux,
Mais humblement respectait la vérole,
Fuyait les cons malades, empestés,
Se préservait des fillettes suspectes,
N’ayant encor, dans ses jeux médités,
Jamais connu les misères infectes,
Noirs reliquats des douces voluptés.
Ce fut ici qu’il en fit connaissance,
Que dans son sang les malignes vapeurs
Firent passer les cuissons, les douleurs.
De tous ses os la vérolique essence
Corrompt le suc, Alain perd ses couleurs,
Fait en pissant des grimaces de diable,
Maudit le con impur, abominable,
Qui, dès seize ans, empoisonne les fleurs,
Et fait aux vits verser de tristes pleurs.