Page:Trois petits poèmes érotiques - La foutriade, La masturbomanie et La foutromanie, 1828.djvu/111

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
97
LA FOUTROMANIE

Car, se servir de froids godemichets,
Ou de prier qu’on décharge à la porte,
C’est ne goûter que plaisirs imparfaits.
Que je les plains, ces nonnains, ces fillettes,
Du célibat victimes incomplètes,
Qui, n’osant foutre, à la ruse ont recours,
Aux branlements, pour calmer leurs amours !
Dont la jeunesse en préjugés s’exhale,
En faux devoir, en décence fatale,
En vains soupirs, en funestes tourments,
Sans avoir pu se livrer aux amants !
Sœur Rosalie et sœur Bénédictine,
De gros navets usent tous les matins,
Faute de vits, fatiguent leurs vagins
A tour de bras, au retour de mâtine,
Du tendre amour fraudent les plus beaux droits,
Féminisant des anges dans des niches,
Pompant le lait de Priapes postiches,
Par-dessus tout redoutant les neuf mois.
Un vitrier, un jeune foutromane,
Entreprenant, amoureux, un peu crâne,
Pour Rosalie éprouvant des désirs,
Escalada, d’une échelle profane,
Les murs sacrés où logeaient ses plaisirs.
Près la nonnain, dans sa courte cellule,
Le jeune gars s’escrimait en hercule,
Depuis trois jours ne quittant point les draps,
De son tendron fourbissait les appas ;
Lorsqu’une sœur, indiscrète, importune,
Du couple heureux divulgua la fortune,
Troubla la fête, en exigeant sa part.