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TROIS PETITS POÈMES

Pour les plaisirs n’ont force ni vigueur :
C’est du trépas éprouver la rigueur,
C’est être mort que de vivre sans foutre !
Ne bandant plus, qu’importe d’aller outre,
D’être sur terre un onéreux fardeau,
Et d’y trouver les glaces du tombeau !
Tendre Vénus, règle mes destinées,
Embrase-moi de ton ardent flambeau ;
De Cupidon prête-moi le bandeau,
File avec art mes jours et mes années !
Sans nul effroi de l’enfer et des dieux,
J’ai tout bravé pour brûler de tes feux,
Et, déposant toute crainte frivole,
J’ai mille fois affronté la vérole,
Livré l’assaut aux plus vertes putains,
Comptant pour rien les chancres, les poulains
Et tous ces maux, dont l’habile saint Côme,
Par le mercure a su délivrer l’homme ;
Couronne-moi de tes plus beaux lauriers,
Embrase-moi par mille ardents baisers,
Et fais passer dans ma bouillante veine
Les feux vainqueurs du ravisseur d’Hélène !
Le beau destin que celui de Pâris :
De cent putains terminer la querelle !
Le tendre sort que celui d’Adonis :
Pouvoir mourir dans les bras d’une belle !
Pour un ribaud, pour un hardi fouteur,
C’est au bordel que gît le champ d’honneur.
La mort n’est rien, le plaisir est suprême !
Un joli con vaut mieux qu’un diadème !
Quand je patine un couple de tétons,