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NOTE DES IMPRIMEURS.



L’intéressant épisode de notre histoire que nous avons tiré des colonnes du Courrier des États-Unis pour le préserver de l’oubli et le reproduire sous la forme d’un pamphlet destiné aux lecteurs canadiens, est, aussi bien sous le point de vue littéraire que sous le rapport historique, un document que doivent accueillir et conserver avec reconnaissance envers l’auteur tous ceux qui désirent garder et laisser à la postérité quelques traditions de l’époque malheureuse, et à jamais mémorable, qui se trouve retracée avec tant de force et de vérité, quoique sous la forme du roman, dans l’éloquente production de Mr. de Trobriand. Ce sont de pareils écrits, plus encore que l’exposition exacte et aride des faits, des lourds et nombreux griefs sous lesquels le pays a gémi si longtems, qui appellent surtout les regards et l’intérêt du reste du monde, et qui peuvent servir la cause de l’humanité en excitant peut-être chez le fort le sentiment de la honte et du remords. Qu’on m’oppose pas à l’éloquence de cette chronique qu’elle est imaginaire, que les acteurs sont inconnus, les noms changés. L’histoire du Rebelle n’est pas celle d’un individu en particulier ; c’est celle de mille jeunes hommes, au cœur haut placé, qui virent leur carrière interrompue, leur avenir à jamais brisé par un de ces accidents populaires dans lesquels ils jouèrent leur existence pour d’intimes, pour de chères persuasions. Les descriptions, quoique fortement colorées, sont encore au-dessous de la vérité, comme pourraient l’attester au besoin les récits mêmes des vainqueurs.

Pour compléter cette courte notice préliminaire nous y ajouterons les lignes que l’habile et patriotique rédacteur du Courrier des État Unis a tracées pour faire connaître l’auteur du Rebelle Canadien : —

« Nous avons eu occasion, il y a quelque temps, de citer un charmant ouvrage sur l’insurrection vendéenne de 1832, publié à Paris sous le titre de « Les Gentilshommes de l’Ouest » par M. le baron Régis de Trobriand. Après avoir dépeint d’une façon pittoresque et brillante les luttes si héroïquement insensées des Vendéens français, il appartenait à M. de Trobriand, qui a visité dernièrement le Canada, de retracer les luttes non moins héroïques et non moins insensées peut-être, dont a été ensanglantée cette autre Vendée du Nouveau-Monde. La chronique dont M. de Trobriand enrichit aujourd’hui nos colonnes est uns bonne fortune pour tous ceux qui aiment à trouver l’intérêt du roman et la grâce du style unis à la vérité des peintures et à la vérité de l’histoire. »