Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Quelle plume au ſiecle où nous ſommes
Du ſimple aduœu des hommes
Pourroit auec raiſon flater ſa vanité ?
Et ie voy toute-fois, que ma fortune eſt telle
Qu’vne voix immortelle
Aſſeure mes eſcrits de l’immortalité.
Mes chanſons ont charmé l’oreille
D’vne ieune Merueille
Dont l’aimable préſence enchante tous les cœurs :
Elle trouue en mon ſtile vne douceur extréme
Et confeſſe elle meſme
Que i’ay beaucoup de grace à monſtrer ſes rigueurs.
Certes, ſes bontez ſont eſtranges ;
Ie n’ay mis ſes loüanges
Qu’au Tableau que i’ay fait des rigueurs de ſes loix :
Cependant à ma gloire elle dit mille choſes
D’vne bouche de Roſes
Qui pourroit d’vn ſeul mot fauoriſer des Rois.