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LE MESPRIS.

STANCES.



NE te ris plus de mes douleurs,
Perfide ſujet de mes pleurs,
Ingrate cauſe de mes plaintes,
Tu ne fais plus mes desplaiſirs,
Mes triſteſſes, ny mes ſouſpirs ;
Tu ne me donnes plus d’attaintes,
Et pour toy ie n’ay plus de craintes,
D’eſperances, ny de deſirs.

Mon eſprit abhorre ta loy ;
Tu m’as trop engagé ta foy,
Et me l’as trop ſouuent fauſſée :
Ie ſeray ſage à l’auenir ;
Ma peine commence à finir,
Toute mon ardeur eſt paſſée,
Et ie deffends à ma penſée,
De m’en faire plus ſouuenir.