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Ne croy donc pas me rembarquer
Deſſus le point d’vne Tempeſte,
Et ne penſe pas te moquer
De cette ſeconde conqueste :
Contante toy que ſouz tes loix
I’ay ſupporté plus de ſix mois
Vne tyrannie importune ;
Et que i’ay moins forcé mon cœur
Pour acquerir de la fortune,
Que pour adoucir ta rigueur.

Si tu formes donc le deſſein
De me prendre encore au paſſage ;
Fay moy voir l’Amour dans ton ſein
Comme il est deſſus ton viſage :
Permets que ſans peine & ſans bruit
Ie me charge en ſecret du fruit
Dont mon eſperance est bornée :
Car i’ay pris assez de ſoucy
De ſemer toute l’autre année,
Pour recueillir en cette-cy.